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TDAH et burn-out : quel lien ?

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Les personnes atteintes d’un TDAH (trouble du déficit de l’atttention avec ou sans hyperactivité) ont-elles plus de risques de faire un burn-out que les autres ? La question m’a été posée sur les réseaux sociaux. Pour tenter de répondre à cette question, explorons les études sur le sujet, les propos des professionnels de santé et, comme toujours, les témoignages.

TDAH et burn-out : les chiffres

Burn-out, la définition

Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est un état de fatigue émotionnelle, physique et mentale causé par un stress excessif et prolongé.

Les signes de burn-out incluent une baisse de performance, une détachement émotionnel et une diminution de la satisfaction personnelle.

TDAH et burn-out, ce que disent les études

La plupart des études menées sur le sujet du TDAH et burn-out ont été menées à l’international. Evidemment, on peut s’interroger sur la transposition à la France. Ceci étant dit, toutes convergent dans le même sens. Il y aurait une plus grande proportion de burn-out chez les personnes atteintes d’un TDAH.

En 2006, une étude suédoise a révélé que parmi les individus en arrêt de travail de longue durée pour cause de stress et de burn-out, 24% présentaient également des symptômes de TDAH (Brattberg, 2006).

En 2019, une étude menée en Corée a montré que les travailleurs sociaux atteints de TDAH présentaient des niveaux plus élevés de dépression, d’idées suicidaires et de burn-out par rapport à leurs pairs sans TDAH. Les résultats indiquent que le TDAH augmente significativement le risque de burn-out chez les professionnels du secteur social (Kim et al., 2019).

On a du retard en France à la fois sur le sujet du burn-out et sur celui du TDAH : autant vous dire que les études (réelles) se font attendre !

Ceci dit, pas besoin d’études pour comprendre pourquoi on est plus à risque quand on a un TDAH… C’est finalement assez logique, j’en parle plus longuement dans mon livre TDAH, et alors ? , mais voici quelques éléments.

Quel lien entre le burn-out et le TDAH ?

Vous connaissez maintenant bien les symptômes du TDAH que j’ai largement évoqués sur le site. Chacun d’entre eux est un facteur pour le TDAH !

Hyperactivité et impulsivité

Notre hyperactivité et notre impulsivité peuvent nous jouer des tours !

Nous pouvons avoir tendance à nous emballer pour les projets et à en mener trop d’un coup en même temps.

Un exemple : vous travaillez sur une tâche que vous devez faire mais qui ne vous stimule pas. Un collègue passe. Comme vous êtes de nature distractible, vous échangez avec lui. Il vous dit avoir besoin d’aide. Cela vous intéresse plus que ce que vous êtes présentement en train de faire. Et hop. Vous partez l’aider. Un nouveau projet pour vous !

La conséquence est simple : vous vous mettez en retard sur vos propres projets.

Trop de projets en mêmes temps adossés à nos problèmes de gestion du temps amplifient notre charge mentale et donc notre nniveau de stress.

Difficultés à envisager le temps

Vous le savez, nous sommes nombreux à avoir du mal à envisager le temps et à mesurer le temps réel nécessaire aux tâches.

« Pas de problème, je vais te faire le powerpoint ». Dans notre tête, cela prend 1 heure. En réalité, 5. Nous pouvons avoir tendance à acceptet plein de petites missions car on y croît. On est convaincu que « ça va rentrer dans l’agenda ».

Les conséquences :

Evidemment, ce faisant, on puise dans nos ressources, qu’il s’agisse de nos ressources physiques ou émotionnelles.

Inattention

Vous connaissez probablement vos difficultés de concentration sur le bout des doigts… Dès lors qu’une tâche nous semble ennuyeuse et longue, on est distrait ou on la repporte.

Cette difficulté peut entraîner des retards sur différents projets.

Evidemment, cette baisse de la productivité va de paire avec un sentiment de frustration croissant, tous des facteurs de burn-out.

Difficultés avec l’organisation

Dans un précédent article j’évoquais les problématiques que nous avons avec les fonctions exécutives. Planifier, organiser, séquencer : ce n’est pas notre truc.

Si on n’a pas mis en place de stratégies efficaces, on peut avoir l’impression de parfois coûler et nous sentir en situation de sidération : impossible d’entamer aucune tâche. Même les plus faciles.

L’accumulation de travail non fait et la culpabilité augmente le stress et la pression pour rattraper le retard. Le stress chronique peut épuiser les ressources mentales et physiques, conduisant au burn-out.

Notre manque de régulation

Chez nous, c’est souvent tout ou rien. On peut voir le TDAH comme un trouble de la régulation et nous pouvons aussi avoir le problème inverse : l’hyperfocalisatoin.

Si un projet nous motive, on va se concentrer pendant des heures sur une même tâches. Vous l’avez peut-être (et même surement déjà vécu), vous avez été capable de rester des heures et des heures sur une chaise focaliser sur votre sujet passionnel du moment. Vous avez oublié d’aller aux toilettes, vous n’avez pas mangé, vous n’avez pas vu le temps passer.

Autant vous dire, ce n’est pas physiologique de vivre de telles journées et vous puisez dans vos ressources.

Et tous les autres symptômes

Dans cet article, j’évoquais tous les autres symptômes du TDAH. Le fait d’avoir des problèmes de sommeil, le trouble du traitement sensoriel, le manque d’estime personnelle qui nous incite à dire oui à tout…

Il est facile de comprendre que le burn-out est un réel rique. Et je peux en témoigner.

Peut-être que pour le moment, vous avez l’impression que « ça passe », que travailler non stop est une force, et c’est vrai que c’est pratique pour mener des projets à bien. Sauf que cela a un coût caché qui finit par se voir et nous exploser à la figure si on ne met pas en place des stratégies.

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