Le TDAH, Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans hyperactivité ne se limite pas aux bancs de l’école : à l’âge adulte, ses effets peuvent profondément influencer les études secondaires ainsi que la vie professionnelle. Difficulté à se concentrer, gestion des priorités compliquée, impulsivité… autant de défis qui peuvent freiner l’épanouissement professionnel.
Mais quel est réellement l’impact du TDAH sur la carrière professionnelle, et comment s’en sortir ?
Nous vous promosons dans cet article un témoignage poignant et authentique envoyé par un de nos lecteurs. Ce témoignage TDHA adulte illustre bien certains défis que nous sommes nombreux à rencontrer.
Ce récit unique démontre qu’avec des stratégies adaptées, il est possible de transformer les particularités liées au TDAH (impulsivité, inattention, hyperactivité) en atouts pour bâtir une carrière épanouissante et riche de sens.
Témoignage : impact du TDAH sur la carrière professionnelle
J’ai 30 ans et je suis TDAH, assez fort.
Petit, on ne mettait pas d’étiquette à tous les soucis, j’étais juste un gosse très turbulent. Intéressé par tout, c’est passé inaperçu à l’école jusqu’au supérieur. J’ai été bâchelier en trois ans : tout s’est bien déroulé grâce à aux nombreux petits cours, dont l’étude ne me demandait que quelques heures pendant la nuit juste avant les examens, grâce à ma facilité de compréhension.
C’est la passerelle vers ingénieur qui m’a mis la plus grosse claque de ma vie. Ce que je prenais pour du désintérêt et un trop-plein d’énergie, qui pouvait changer avec un peu de volonté, était en réalité un TDAH.
Sauf que lorsque la capacité de concentration dure maximum cinq minutes lorsque l’intérêt n’y est pas, étudier du matin au soir pendant cinq jours pour un examen est parfaitement impossible.
J’ai du redoubler deux fois, avec un père qui refusait d’y croire et accusait les sorties, c’était la cata.
Le test chez le neuropsychiatre m’a appris la vérité.
J’ai fait de nombreuses expérimentations de méthodes et de médicaments jusqu’à finir à la Rilatine, mais rien n’y fit.
Ne pas avoir travaillé sur mon TDAH plus jeune m’a trop pénalisé.
La Rilatine aide, mais au prix d’effets secondaires dévastateurs menant à la dépression. Il fallait se faire une raison, j’étais incapable d’avoir mon diplôme d’ingénieur.
Ça m’a au moins appris à trouver les conditions qui m’aident à tenir jusqu’à vingt minutes maximum concentré, notamment grâce à :
- un casque audio avec musique de film,
- une lampe de chevet avec lumière tamisée,
- un tabouret mobile,
- et, surtout, l’intérêt pour la tâche à accomplir.
Mais je n’ai pas abandonné, car l’avantage d’être TDAH, c’est d’avoir de l’énergie pour cinq !
J’ai fait une croix sur les études, mais j’ai postulé partout et tenté de convaincre. Ce qui m’a sauvé, c’est que, comme je ne tiens pas en place, j’ai fait 1 000 petits jobs dans tous les secteurs de l’automobile, ma passion (rédacteur, dessinateur, photographe, mécanicien, pilote, etc.).
Et ça a marché.
D’abord comme ingénieur commercial, puis comme ingénieur en recherche et développement. Je ne suis pas un ingénieur comme les autres.
Je ne serai jamais le maître de la productivité avec autant de pensées à la seconde dans la tête et la difficulté à rester focus sur une tâche.
Chaque journée est une bataille, un affrontement avec moi-même qui me laisse vidé mentalement chaque soir.
Mais mon job me passionne et est extrêmement varié : travail sur l’ordinateur, tests, prototypage, rapports, formations des autres, etc. C’est ce qui me sauve.
Et surtout, être TDAH m’apporte des qualités uniques parmi mes collègues :
- capacité à penser différemment et donc trouver des solutions sorties de nulle part,
- créativité exacerbée,
- possibilité de réfléchir à cent idées si la question m’intéresse,
- intérêt pour tout et dans plein de domaines,
- et capacité à m’y donner à 2 000 %.
Ça ne sera jamais simple, mais c’est comme ça.
J’espère que mon témoignage permettra à tous ceux qui doutent, se sentent dépassés, veulent laisser tomber, qu’il ne faut jamais abandonner.
Être réaliste sur ses problèmes, s’écouter et se comprendre, connaître ses faiblesses mais surtout ses forces et les exploiter pour se démarquer.
Nous sommes différents, mais cette différence peut être notre plus grande force.
Impact du TDAH sur la carrière professionnelle : en conclusion
Nous remercions sincèrement ce lecteur pour son témoignage sur l’impact du TDAH sur la carrière professionnelle.
Sans nier les défis rencontrés au quotidien ( concentration, organisation, manque d’intêret), il nous rappelle que ces défis ne sont pas insurmontables.
Avec une meilleure compréhension de ses limites, avec des outils adaptés et une capacité à valoriser ses forces – comme la créativité, l’énergie débordante et une pensée originale –, il est possible de transformer le TDAH en un véritable moteur de réussite professionnelle.
Ce témoignage rappelle qu’il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de l’authenticité et de la résilience et ce même quand l’entourage a du mal à comprendre le TDAH.
Même face aux plus grandes difficultés, la clé réside dans l’acceptation de soi, dans l’envie d’agir et dans notre confiance personnelle.
Un témoignage à partager avec tous les parents et avec toutes les personnes qui n’ont pas encore trouvé leur place dans le monde du travail.
Pour aller plus loin sur l’impact du TDAH sur la carrière professionnelle, vous pouvez suivre la page TDAH sur le réseau LinkedIn et retrouver de nombreux témoignages de personnes concernées sur le sujet.
Si ce n’est pas fait, pensez à répondre à notre sondage sur le TDAH au travail pour nous permettre de faire avancer la thématique dans le monde professionnel.
Vous pouvez nous contacter : catherine@tdah.io pour toutes les demandes de formations et conférences sur le sujet du TDAH adulte ou pour nous envoyer un témoignage que vous souhaitez voir publier sur ce site. Ce site est le vôtre : parler vrai entre nous !
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