J’en ai déjà parlé dans de nombreux articles : il n’est pas facile de parler de son Trouble de l’attention, n’en déplaise à certains qui y voient un sujet à la mode. J’ai d’ailleurs largement abordé le sujet dans cet article : non, le TDAH n’est un effet de mode.
Si vous cherchez sur Internet, vous découvrirez d’ailleurs que peu de « stars » et « célébrités » parlent de leur TDAH. Pourtant, elles sont nombreuses à être concernées.
TDAH et santé mentale
De plus en plus de personnalités osent briser le tabou de la santé mentale. En France, nous pouvons citer Stromae et son intervention au JT de TF1 lors de laquelle il a osé aborder sans détour sa dépression. On peut également citer des stars internationales telles que Selena Gomez ou Lady Gaga qui ont osé parler de leur santé mentale.
Mais si je vous demande de citer des célébrités ayant un TDAH, à qui pensez-vous ? Il y a fort à parrier que vous allez sécher. La raison est simple : peu de célébrités s’expriment sur le sujet et le sujet reste encore tabou.
TDAH célébrités
Et pourtant… sachant que le TDAH adulte concerne, selon les études, entre 2,5 et 4% des adultes, de nombreuses célébrités internationalement connues sont concernées.
Mais pour le savoir, il faut être « au taquet ». Il faut souvent tomber par hasard sur une interview au détour de laquelle une actrice, un chanteur, ou un sportif parle de son parcours.
Citons quelques noms :
– Emma Watson (Hermione dans Harry Potter)
– Luke Newton (Colin dans Brigerton)
– Will Smilh
– Ryan Gosling
– Simone Biles, championne olympique de Gymnastique
– Mickael Phelps, champion olympique
– etc…
Et en France ? Cela se complique.
On peut citer Louane qui en a ouvertement parlé dans une interview accordée à Elle et… c’est à peu près tout ! (on vous met l’interview en pied de cet article).
Pourtant quand on en parle en off, les exemples ne manquent pas. Et j’ai reçu de nombreux témoignages de personnalités ayant un TDAH.
Pourquoi on n’ose pas en parler ?
Celles et ceux qui osent aujourd’hui parler de leur TDAH sont les stars installées ET dont les agents acceptent qu’elles en parlent. Car oui, c’est hélas encore le cas : les agents vérouillent les propos de leurs protégés.
Dire qu’on a un TDAH peut être embarrassant tant les clichés autour du sujet ont la vie dure. On va devoir se justifier, expliquer ce dont il s’agit, faire face à des critiques, et se sentir stigmatisé.
Cela concerne toute personne ayant un TDAH qu’on soit une « star » ou non. Il en est de même quand on est à la tête d’une entreprise ou qu’on occupe un haut poste dans une société.
Parler de son TDAH, c’est encore tendre le baton pour se faire battre.
« Si je parle de mon TDAH, les investisseurs vont paniquer »
« Honnêtement, je n’ai pas envie de me justifier. Si j’en parle, on va dire que je veux faire le buzz »
« J’ai voulu en parler une fois, on n’a jamais voulu me croire, même des associations ! C’est tout juste si il ne faut pas montrer un certificat médical. Trop compliqué. »
« Trop de raccourcis sont faits. Dire que je suis sportif et que j’ai un TDAH, c’est voir l’enfant turbulent qui n’a pas réussi à se contraindre. Pas envie de me lancer dans ce sujet. »
« Je n’ai jamais osé en parler. Comme j’ai réussi, on va me dire que c’est car mon TDAH n’est pas « aussi fort » que celui des autres ».
Et c’est tout le paradoxe.
Pour sortir des clichés du TDAH on a besoin de rôles modèles, mais ceux qui ont réussi n’osent pas aborder le sujet.
Faire face aux commentaires
Ouvrir la parole sur le sujet, c’est être prêt à faire face à de multiples commentaires.
« Tu prends un médicament ? Tu ne devrais pas ».
« Tu as essayé les protéines? »
Avec quelques points bingo que toute personne ayant un TDAH a déja entendu :
« Il suffit de mieux t’organiser »
« C’est un truc à la mode »
« C’est une excuse »
Et c’est fatiguant.
Pas étonnant que beaucoup préfèrent garder le silence. Car ce qu’on voit en surface, ce qui peut paraître charmant, ne l’est absolement pas.
Avoir un TDAH est compliqué.
Cela peut nous isoler. Cela altère notre vie profesionnelle, nous fait perdre des amis et surtout cela nous complique la vie avec un sentiment de honte et de frustration permanente.
C’est à cela que ressemble le TDAH. En parler, exposer ses vulnérabilités n’est pas simple surtout quand on est une « star » et que des médias scrutent nos moindres faits et gestes et les transforment.
TDAH célébrités
Je sais que des personnalités me lisent. Alors si d’aventure vous avez envie de vous exprimer sur le sujet publiquement ou anonymement, vous pouvez me contacter : catherine@tdah.io ou sur LinkedIn ou Instagram.
