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Pourquoi a-t-on peur de parler de son TDAH au travail ?

par Catherine
4 minutes
parler de son tdah au travail

Parler de son TDAH au travail : un vaste sujet !

Vous le savez, une des intentions de ce site web est de sensibiliser au maximum la population au sujet du TDAH, notamment du TDAH à l’âge adulte.

Spécialiste des enjeux de la qualité de vie au travail (QVT) et à la tête d’un organisme de formation (certifié Qualiopi sur l’action de formation), l’univers du travail est un monde que je connais bien y intervenant depuis plus de 15 ans.

Suite au livre AIDER, paru en 2023 et co-écrit avec Eva Mazur sur la relation d’aide et au livre TDAH et alors ? publié en 2024, j’interviens régulièrement en conférence sur les sujets de santé mentale et le TDAH.

Mon objectif est de permettre l’ouverture de la parole et de faire connaître ces sujets pour aller au-delà des clichés. Chaque fois les RH sont surpris des chiffres au regard du peu de collaborateurs s’exprimant le sujet.

La raison est simple :

de nombreux salariés ayant un TDAH n’osent pas en parler.

TDAH au travail

Rappelons encore et toujours les chiffres.

On considère aujourd’hui qu’entre 2,5% et 4% des adultes sont concernés par un TDAH.

Ce chiffre varie selon les études et les pays mais on considère qu’il est globalement sous-estimé dans la mesure où de nombreuses personnes ayant un TDAH ne sont pas diagnostiquées.

Certaines études estiment qu’au niveau mondial plus de 6% des adultes seraient concernés comme cette méta-analyse datant de 2021.

Mais alors, pourquoi on n’en parle pas plus ?

Les peurs de parler de son TDAH au travail

Stigmatisation et préjugés

L’une des principales raisons pour lesquelles les collaborateurs hésitent à parler de leur TDAH est la peur de la stigmatisation.

Je n’ose pas parler de mon TDAH à mon entourage, alors à mon entreprise, je n’y pense même pas !

Le TDAH est souvent mal compris, et il existe de nombreux préjugés et idées fausses à son sujet comme régulièrement évoqué sur ce site.

Les personnes concernées ont souvent peur de la représentation que se font les autres ce trouble : manque de compétences, paresse, prétexte, etc…

En parler, c’est s’exposer à des jugements négatifs. Pas envie de passer du temps à expliquer les clichés !

Impact sur la carrière

Les collaborateurs sont nombreux à craindre que le fait de révéler leur TDAH nuise à leur carrière.

Et il ne faut pas nier la réalité : si les RH de l’entreprise, les managers et les collaborateurs ne sont pas sensibilisés au sujet, parler de son TDAH peut avoir un impact sur les chances de promotion. J’aimerais vous dire le contraire, mais cela serait mentir et nier la réalité.

On va voir mon TDAH  comme une faiblesse. Je travaille dans l’industrie, dans un monde d’hommes et entre nous, jamais on ne parle de santé mentale.

Discrimination et traitement inégal

Peu d’entreprises ont formé leurs RH ou leur management au sujet du TDAH en France.

C’est d’ailleurs plus global : de nombreuses entreprises sont encore frileuses à parler de santé mentale. La parole s’ouvre (je peux en témoigner) mais cela prend du temps.

Les managers, les dirigeants ou même les RH ne savent pas réagir face à l’annonce d’un TDAH.  De nombreux collaborateurs ont peur de se voir traités différement : par maladresse et manque de connaissances.

Je l’ai dit dans mon ancienne entreprise. Une entreprise pourtant bienveillante, mais j’ai remarqué qu’on me donnait moins de projets intéressants et qu’on me surveillait plus. Je pense que c’était inconscient, mais mes collègues et mon manager m’ont fait moins confiance s’en forcément s’en rendre compte. Je ne l’ai pas dit dans ma nouvelle entreprise.

Manque de compréhension et de soutien

De nombreux collaborateurs ayant un TDAH pensent qu’en parler ne servira à rien.

Aucune sensibilisation dans mon entreprise au sujet de la santé mentale, encore moins à la neurodiversité ! En parler ne servira strictement à rien. Pourtant je sais que nous sommes plusieurs collègues concerncés.

Comme cela ne se voit pas forcément de l’extérieur, certains collègues, certains managers pensent que ça n’existe pas. Et il peut être difficile de devoir expliquer encore et encore que le TDAH est bien un trouble et pas un effet de mode.

Pourquoi risquer de partager un diagnostic quand on sait qu’au lieu d’avoir du soutien on devra se justifier ?

Sentiment de honte ou d’embarras

Pour certains, le TDAH peut encore être vécu comme une source de honte ou d’embarras.

Admettre une difficulté cognitive ou comportementale peut être perçu comme un aveu de faiblesse.

Je n’ai pas encore fait la paix avec mon trouble. En parler me renvoie à ma différence et je ne suis pas prête. Je n’ai pas envie qu’on me mette adns une case.

Conséquences légales et de confidentialité

Certains collaborateurs ont des préoccupations concernant la confidentialité et les conséquences légales.

Je ne sais pas comment mon diagnostic sera utilisé ou s’il sera partagé sans mon consentement. Je n’en n’ai parlé à personne, même pas à la médecine du travail.

Certains peuvent également craindre de se voir reprochés le fait de ne pas l’avoir dit à l’entretien d’embauche par exemple.

Parler de son TDAH au travail n’est pas facile !

Il en va du TDAH comme il en va de nombreux handicaps invisibles : si le terrain de l’entreprise n’est pas sain, on ne le dira pas. Il y a donc fort à parier qu’à part s’ils ont une RQTH, de nombreux collaborateurs seront frileux à l’idée d’en parler dans le cadre professionnel.

La sensibilisation au TDAH est donc un élément central et indispensable pour permettre l’ouverture de la parole dans le monde du travail.

Si vous souhaitez organiser une conférence TDAH ou un webinar, vous pouvez me solliciter : catherine@tdah.io . En fonction du besoin, je pourrai intervenir ou vous diriger vers un psy spécialisé sur le sujet, vers un préventeur, vers un spécialiste de la santé mentale, etc etc…

Si vous souhaitez témoigner sur ce sujet : catherine@tdah.io . Plus nous aurons de témoignages, plus nous ferons avancer le sujet !

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