Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touche de nombreuses personnes, y compris les adultes en milieu professionnel.
Pourtant, malgré sa prévalence , de nombreux salariés hésitent à parler de leur diagnostic de TDAH au travail, que ce soit à leurs collègues ou à leur employeur.
Les raisons de ce silence sont multiples.
1. La peur de la stigmatisation
Les troubles du neurodeveloppement, comme le TDAH, souffrent encore d’un manque de compréhension généralisé. On vit encore à l’âge des clichés « cela n’existe pas », « c’est un prétexte », « c’est à la mode », « c’est un manque d’éducation », etc etc…
Certains salariés craignent d’être perçus comme incompétents ou incapables de maintenir leur concentration et d’attention sur des tâches complexes.
Cette peur (loin d’être une vérité générale) est renforcée par des idées reçues associées aux troubles de la santé mentale, qui peuvent conduire à des comportements discriminatoires ou à une marginalisation sur le lieu de travail.
2. Un manque de connaissance sur le TDAH adulte
Même dans les environnements ouverts, le TDAH chez les adultes reste un sujet méconnu.
Beaucoup associent encore ce trouble aux enfants, sans réaliser qu’il affecte aussi les fonctions exécutives, comme l’organisation, la gestion du temps ou la mémoire de travail, chez les adultes.
Par conséquent, certains salariés préfèrent ne pas mentionner leur diagnostic, par crainte que leur employeur ou leurs collègues ne comprennent pas ce qu’est véritablement ce trouble.
L’énergie à déployer pour faire comprendre ce dont il s’agit est souvent monumentale et beaucoup de collaborateurs concernés par le TDAH préfèrent simplement se taire.
3. La peur des répercussions professionnelles
De nombreux salariés TDAGH s’inquiètent des conséquences possibles d’une révélation :
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Refus de promotion
Un employeur pourrait juger qu’un salarié souffrant d’un trouble de l’attention n’est pas en mesure d’assumer des responsabilités plus importantes. Ce n’est évidemment pas le cas. De nombreux entrepreneurs ont révélé leur TDAH.
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Réduction des opportunités
Certains craignent que leur diagnostic ne les empêche d’accéder à des projets stratégiques ou des missions exigeant une attention accrue. En l’occurence un TDAH peut tout à fait être compensé et le côté Hyperfocus du TDAH peut être un véritable atout !
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Rupture du contrat
Même si cela est illégal dans de nombreux pays, la peur de perdre leur emploi peut empêcher les salariés de parler ouvertement de leur TDAH.
Nombreux sont ceux qui ont peur qu’on leur reproche de ne pas l’avoir dit à l’entretien d’embauche. Il n’y a évidemment aucune obligation et de nombreux salariés découvrent leur TDAH alors qu’ils ont en poste.
4. La normalisation de leurs difficultés
Certains salariés ont internalisé leurs symptômes d’inattention ou leurs difficultés depuis de nombreuses années et n’ont pas encore reçu un diagnotic officiel.
Leurs collègues et managers peuvent attribuer ces difficultés à un manque de discipline ou à une mauvaise gestion du stress. Ce qu’ils pensent également.
Ce manque de reconnaissance personnelle rend difficile toute discussion avec leurs collègues ou supérieurs hiérarchiques.
5. Un environnement de travail peu adapté
Dans des environnements non ouverts, les collaborateurs ayant un TDAH peuvent être réticents à demander des aménagements raisonnables, comme des pauses régulières, des outils pour gérer les distractions ou des réunions plus courtes.
Ils peuvent craindre de paraître faibles ou de ne pas répondre aux attentes du poste.
6. La pudeur
De nombreux collaborateurs ne parlent pas de leur TDAH par pudeur ou par manque d’envie. Ils estiment que cela ne regarde qu’eux et s’ils n’ont pas besoin de la mise en place d’une RQTH, ils n’estiment pas utile d’en parler.
Mettre en place des actions en faveur d’un environnement inclusif pour les salariés TDAH
Les entreprises jouent un rôle essentiel dans la création d’un environnement inclusif qui encourage les salariés à parler de leurs troubles sans crainte.
1. Sensibiliser les équipes
Des formations sur le TDAH peuvent aider à déconstruire les idées reçues.
Les employeurs doivent informer les managers et les collègues sur ce qu’est le TDAH adulte, ses symptômes et ses impacts sur le travail.
Vous pouvez retrouver nos formations
2. Mettre en place des aménagements adaptés
Les salariés ayant un TDAH peuvent bénéficier de mesures simples :
- Un environnement de travail calme pour minimiser les distractions.
- Des outils numériques pour organiser les tâches et les échéances.
- Des formations à l’organisation prenant en compte leur trouble.
- Une gestion flexible des horaires.
3. Favoriser un dialogue ouvert et confidentiel
Créer un climat de confiance est crucial.
Les salariés doivent se sentir à l’aise de discuter de leurs besoins avec les ressources humaines ou leur manager, sans craindre de représailles ou de jugement. Cela demande un travail sur la culture d’entreprise bien plus global que le sujet du TDAH.
4. Valoriser la diversité cognitive
Les entreprises qui reconnaissent la neurodiversité comme une force peuvent tirer parti des qualités uniques des salariés TDAH, comme leur créativité, leur énergie ou leur capacité à résoudre rapidement des problèmes complexes.
La connaissance de la diversité cognitive passe par des campagnes de sensibilisation, la participation aux journées dédiées à la santé mentale, à l’organisation de conférences, à la diffusion d’informations sur l’intranet, etc..
Si vous souhaitez en savoir plus : catherine@tdah.io
TDAH au travail, se lancer
Le silence des salariés sur leur TDAH n’est pas un simple manque de communication, mais souvent une réaction face à un environnement mal informé ou peu inclusif.
Pour changer cela, les entreprises doivent sensibiliser leurs équipes, offrir des aménagements adaptés et valoriser la diversité cognitive.
En créant un espace sûr, elles permettent aux salariés atteints de TDAH de s’épanouir pleinement et d’apporter une valeur ajoutée unique au sein de leurs équipes.
Vous pouvez nous envoyer vos témoignages et les actions mises en place par votre entreprise à catherine@tdah.io
