J’ai toujours trouvé important de savoir qui était à l’origine d’un site web. Je vais donc me présenter.
Tout d’abord, je m’appelle Catherine Testa. Et globalement, vous pouvez voir beaucoup d’éléments sur moi sur LinkedIn ou Instagram et sur mon site web.
Mais je vais parler ici de mon TDAH. Car c’est ce qui compte.
Témoignage TDAH adulte
J’ai découvert mon TDAH à 35 ans.
J’ai toujours su que mon cerveau fonctionnait différemment. D’ailleurs, sans que je n’en parle sur les réseaux, de nombreux lecteurs ont lu entre les lignes et ont identifé certaines de mes atypies. Mais cela n’a jamais été un sujet pour moi.
En 2016, j’ai fondé mon entreprise, et cela a fonctionné. Bien fonctionné même. Trop bien fonctionné. C’est là que tout est parti en vrille.
De l’extérieur : un plein succès. Une équipe qui grandissait, la publication de plusieurs livres aux éditions Michel Lafon dont plusieurs best-sellers comme Osez l’Optimisme, des tournées de conférences à travers la France entière dans le milieu de l’entreprise.
Mais de l’intérieur, le trouble prenait de plus en plus de place.
Je devenais incapable de positionner un rendez-vous à la bonne date dans l’agenda. Je prenais mes billets de train dans le mauvais sens ou à la mauvaise date (la SNCF, si vous me lisez…). J’étais incapable de prioriser les sujets. Comme je le disais à l’époque : »je partais dans le décor ». Je n’arrivais plus à compenser.
Mon équipe le voyait de plus en plus et m’envoyait régulièrement des informations sur le TDAH !
C’était comme si une porte était ouverte et que 1000 projets voulaient s’y engouffrer. Imaginez un métro dans lequel 1000 personnes veulent monter d’un coup. Ca ne passe pas, et tout est ralenti.
J’étais épuisée et je sentais qu’il y avait un autre sujet.
En parallèle, tous mes repères avaient changé : j’avais une entreprise donc plus de comptes à rendre à un supérieur et je vivais seule, une première depuis longtemps.
Mais j’étais de nature résiliente et optimiste et, comme souvent lors d’un diagnostic TDAH tardif, je me disais que ça allait passer.
Témoignage diagnostic TDAH adulte
Sauf que ça n’allait pas. Vraiment pas.
Le hadard fait que j’avais plusieurs copains psy dans mon entourage. Depuis plusieurs années, certains d’entre eux me disaient d’explorer le TDAH. En y pensant avec le recul, c’était tellement évident. Cela devait se voir comme les yeux au milieu de la figure.
Quand je lisais sur le sujet du trouble de l’attention les témoignages des autres, je me retrouvais dans les récits.
Mais j’étais convaincue que nous nous retrouvions tous dans les problèmes d’attention ou plutôt d’inattention.
J’avais peur d’être victime de l’effet barnum.
Vous savez, quand on lit l’horoscope et qu’on s’y retrouve tous.
Mais plus j’analysais, plus je mesurais mon décallage avec les autres.
C’est vrai : je ne voyais pas mon entourage lancer sans arrêt de nouveaux projets ou passer des journées à travailler non-stop sur un sujet sans même penser à manger ou aller aux toilettes. Un sujet dont je me désinteressais souvent complétement au bout de quelques semaines.
C’est vrai qu’on me disait que je n’arrêtais pas de gigoter.
C’est vrai que j’étais souvent impulsive et impatiente, que je finissais les phrases des autres, que je parlais trop…
Je me retrouvais dans tellement de points du diagnostic du TDAH.
Mais il m’a fallu attendre d’aller vraiment mal pour me decider à consulter, quand le fait de bosser vite et d’avoir la capacité à être hyperfocus ne suffisait plus à compenser.
J’en ai parlé à ma généraliste puis direction le psy. J’ai passé les tests, autant vous le dire, le verdict a été sans appel.
J’ai remonté le temps avec le psy pour comprendre pourquoi je ne l’avais pas vu avant.
Comment cela avait pu passer inaperçu pendant l’enfance ? C’était pourtant si évident.
La raison est simple : en France, il existe tellement de clichés sur le TDAH. On imagine un petit garçon qui distrait sa classe en balaçant sa chaise à travers. Mais le TDAH, ce n’est pas que ça.
J’ai consommé frénétiquement tous les contenus que je trouvais en France sur le sujet, puis à l’internation. L’avantage de parler plusieurs langues. Et j’ai mesuré l’ampleur du retard dans l’hexagone.
J’ai commencé à en parler autour de moi, puis en conférence suite à la parution d’un livre que j’ai co-écrit sur la santé mentale : Aider.
Plus j’en parlais, plus il était évident que j’avais à coeur d’utiliser mon influence pour sensibiliser au sujet. Pour permettre aux autre de comprendre plus tôt que moi ce dont il s’agissait.
Livre TDAH adulte
Ayant écrit plusieurs livres, j’ai demandé à ma maison d’édition, les Editions Michel Lafon, si elles étaient prêtes à me suivre pour publier un livre qui raconte le parcours et surtout les pistes pour mieux vivre au quotidien.
Faisant partie de communautés de TDAH dans le monde et ayant participé à de nombreux groupes de parole sur le sujet, je sais l’importance d’entendre d’autres personnes concernées raconter ce qu’elles vivent et partager leurs expériences.
Quel soulagement que de savoir qu’on pas seule à vivre le TDAH !
J’ai donc d’abord décidé de raconter mon parcours avec le TDAH dans un livre « TDAH, et alors? ». L’espace me paraissait le plus intime. Le plus à l’abris du monde, des clichés et des critiques encore nombreuses en France sur le sujet.
TDAH et alors ? et a été publié le 12 Septembre 2024 aux Editions Michel Lafon. J’y parle vrai. Je raconte l’envers du décor, souvent tu sur les réseaux ou dans le domaine public car tellement honteux.
J’ai écrit le livre que j’aurais aimé lire.
Un livre qui peut aider toutes celles et ceux qui se questionnent pour eux-mêmes, pour leurs enfants, pour leurs proches.
Qu’est-ce qu’il se passe dans notre cerveau ? Pourquoi agissons-nous de façon complètement irrationnelle ?
Ce livre est un message d’espoir : avoir un TDAH ne veut pas rater sa vie. On peut réussir mais il faut se connaître pour mieux ajuster son environnement.
La création de ce site web dédié au TDAH
Une fois l’écriture du livre terminée, le plus dur était fait. J’avais fait mon « braining out » (le « coming out » du cerveau, je ne sais pas si cela existe, mais vous comprenez ce dont il s’agit ! ).
J’étais prête à en parler plus largement, à tout le monde. Et surtout, j’en avais vraiment envie. J’étais prête à assumer publiquement avoir un TDAH.
J’avais du enlever tellement de choses du livre car 200 pages me semblaient déjà beaucoup pour celles et ceux qui ont un TDAH.
Alors j’ai construit ce site web pour aller plus loin, pour partager des témoignages, pour partager les études, pour créer un espace « safe » sur la toile où on peut parler du sujet entre nous.
L’objectif de ce site est la sensibilisation. L’objectif de ce site est de partager au plus grand nombre ce qu’est le TDAH adulte pour que toutes celles et ceux qui vivent avec un TDAH osent en parler. Pour que toutes celles et ceux qui s’interrogent se disent qu’ils se sentent soutenus.
Nous sommes nombreux à vivre avec un TDAH à l’âge adulte. Et je suis certaine, qu’ensemble, nous trouverons notre place dans la société.
J’ai donc posé mon témoignage TDAH adulte. Je sensibilise aujourd’hui le monde de l’entreprise au sujet et intervient en conférence sur le sujet.
Si vous souhaitez me contacter : catherine@tdah.io ou sur LinkedIn.
